Burn-out et infarctus de l'oreille interne
- harmonielr
- 12 juin 2018
- 3 min de lecture
Le 17 octobre 2017 à 4h30 du matin, après avoir passé une énième nuit blanche, j'explose en larmes...
Depuis un mois, je me bats contre un infarctus de l'oreille interne. Explication : non ce n'est pas un problème d'irrigation de l'oreille dû a de la malbouffe. C'est un terme pour désigner un ensemble de symptômes qui sont les suivants : perte d'équilibre, vertiges jusqu'à nausées et vomissements, perte d'audition plus ou moins importante sur une oreille, acouphènes... La cause : parfois inconnue, parfois virale...
Pour ma part, je me suis limitée à une perte auditive des sons graves, des acouphènes type sifflements/harmoniques aiguës sur l'oreille gauche et des étourdissements, vertiges, sans en trouver la cause. Pour oublier ces symptômes très gênants en tant que musicienne, je me suis plongée dans le travail, pour oublier, car grâce aux climatisations des salles d'intervention, je n'entends plus ce bruit insupportable. Je suis déjà bien fatiguée, j'entame la deuxième année de mes études, j'ai environ 3 heures de route par jour pour me rendre à l'école, je travaille mes jours de repos et j'étudie parfois tard le soir et les weekends pour me donner toutes les chances de réussir.
Mon corps dit stop après un échec sur un dossier rendu quelques semaines plus tôt et une nuit blanche à cogiter, à m'en vouloir de ne pas avoir donné davantage. Je suis complètement à bout. Je pleure sans raison, j'hurle de ne plus pouvoir avancer...
Le rendez-vous est pris le midi chez le médecin, qui me soumet l'idée du burn-out, je refuse d'être considérée comme faible. Je rentre chez moi avec un arrêt de travail que j'ai énormément de mal à accepter. Je donne toujours tout ce que je peux, mais je suis arrivée au bout de mes limites. Je ne me souviens plus de ce que je dois faire, je dors le matin environ 2 heures et 3 heures l'après-midi. Mon mari gère tout durant quinze jours : les enfants, les repas et malgré cela je suis toujours épuisée.
Je crois que c'est une des meilleures choses qui me soit arrivée. Étonnant, non ? Sans cet arrêt obligatoire, jamais je n'aurai décidé de laisser faire, de lâcher prise, de me remettre en question à ce point. J'avais pas mal changé depuis le début de cette formation mais ce temps d'arrêt m'a permis de tout relativiser, de me recentrer sur l'essentiel. J'ai passé des temps de qualité avec mes enfants, ma famille. Je ne pouvais rien faire mise à part la promenade du chien quotidienne... Il en a d'ailleurs beaucoup profité...
Un mois et demi plus tard, c'est la reprise et l'angoisse : "je vais passer pour une moins que rien !" "on va croire que je profite!"... Bref, beaucoup de préjugés sur ce que pensent les autres, sur ce qu'imaginent les personnes de mon entourage et mes collègues.
Pour une fois, rien de tout cela, juste du respect, de l'inquiétude, des appels et des messages pour prendre soin et ne pas juger...
Je voulais changer, c'est désormais chose faite...
Pour ce qui est de mon infarctus de l'oreille interne : les acouphènes sont toujours présents, les vertiges ont disparu avec le repos, la perte d'audition est définitive. J'utilise des bouchons pour me protéger lors de concerts et en ensemble. Mais j'ai confiance qu'avec le temps mon cerveau oubliera vite ces bruits inutiles...
N'hésitez pas à me poser des questions...
Harmonie.

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